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.— Hendricks ne s’aperçut probablement pas de l’état où se trouvait son subalterne, car il lui dit:— Prends soin de ce gibier-là jusqu’à demain, et veille au grain, car si par malheur tu le laisses échapper, tu auras affaire à moi.— C’est bien, capitaine; bien! on y verra, marmotta Jack.A-t-il des armes sur lui?— Je ne pense pas, répondit Hendricks; mais, au surplus, tu as tes pistolets et ton fusil; il me semble que c’est plus que suffisant.— Bah! il vaudrait mieux l’expédier ce soir, ça vous épargnerait l’ennui de le garder.C’est bien simple, une demi-once de plomb, vous savez?— Fais ce que je te dis, et pas d’observation! répliqua aigrement Hendricks.Et il sortit de la cabane.XVII.L’ÉVASIONEn un coin de la hutte flambait un bon feu de sapinette, dont les chauds rayons éclairaient parfaitement le visage du chasseur noir.— Tiens, c’est vous M.Pathaway! dit Jack d’un ton narquois; du diable si je vous aurais reconnu.Mauvaise chance, mal tombé cette fois! Vous n’avez plus longtemps à vivre.On vous a prévenu, n’est-ce pas?— Oh! je ne désespère pas encore, dit le chasseur noir en souriant.— Et vous avez tort.Pathaway examina son interlocuteur.Le visage de Wiley était sombre, presque impénétrable.— Vous êtes un honnête homme? demanda notre héros.— Moi, honnête, allons donc! je suis coquin et si je ne m’enorgueillis pas du titre, je ne m’en fâche pas non plus.Pathaway comprit qu’il ne réussirait pas à faire battre un sentiment de générosité chez son gardien.Il tourna alors ses batteries d’un autre côté et tâcha de le séduire.— Si, dit-il, je vous offrais la fortune pour ma liberté.— La fortune! et qu’en ferais-je? La fortune c’est bon dans les établissements; mais au milieu des montagnes à quoi ça peut-il servir?— Mais ne pourriez-vous aller visiter les établissements?— Moi! reprit Jack riant d’un rire incrédule! moi, visiter les établissements! Qu’est-ce que j’y ferais? à quoi serais-je propre? Est-ce que je saurais me coiffer d’un chapeau? mettre des bottes cirées.La belle tête que j’aurais dans un salon, hein? Ah! ah! ah! chacun me prendrait pour un ours gris.— Oh! vous vous habitueriez bien vite à la vie civilisée!— La civilisation, castors et loutres! qu’est ce que c’est que ça? Parlez du Nord-ouest et des jeunes beautés rouges et je vous comprendrai.Mais Jack Wiley ne veut pas de vos squaws au visage pâle.Elles ont l’air malade ces créatures-là.Vive les Indiennes! Ah! oui les Indiennes! Passe encore pour les bois-brûlées, mais vos filles blanches, pouah! je ne voudrais pas de la plus belle, pour une côte de bison.Assez causé.Ne me bâdrez plus à ce sujet, ou je me fâche.— J’espérais qu’un millier de dollars en or, commença le chasseur noir…— Un millier de dollars en or, hein! ça fait un boa tas, monsieur, interrompit Jack d’un ton pensif.Un millier de dollars! On peut faire diantrement des belles fêtes avec un millier de dollars, et même un fameux tour à Selkirk ou à Montréal.— Mais oui, dit Pathaway, enchanté qu’il mordît à l’amorce.— Est-ce que vous les auriez sur vous? fit Wiley jetant sur ses pistolets un coup d’oeil rapide, mais qui n’échappa point au prisonnier.— Cet or sur moi, non, ma foi, je ne l’ai pas; je ne suis pas assez niais pour me charger d’une pareille somme quand je parcours ces régions.— Psit! siffla Wiley.Vous vouliez m’en faire accroire; mais si vous n’êtes pas niais, vous n’êtes pas des plus fins, mon cher M.Pathaway.Allons, couchez-vous; il est temps, et tâchez de renforcer vos nerfs pour demain matin.Vous sentez que je ne suis pas un de ces oiseaux qui se laissent prendre avec deux grains de sel sur la queue.— Soit! comme il vous plaira, répondit Pathaway, assez bon observateur pour s’apercevoir que sa tentative n’avait plus chance de succès.Il s’étendit près du feu et se remit à réfléchir, car il avait découvert que le trappeur était sous l’influence de l’alcool.Le chasseur noir ne savait guère comment il éviterait le danger mortel dont il était menacé.Mais il avait une de ces natures qui se plaisent au milieu des périls.Sans se l’avouer peut-être, il aimait, comme Nick Whiffles, affronter «une maudite petite difficulté».Et, loin d’être abattu, son esprit se ranimait à mesure que les embarras de sa position augmentaient.Wiley se tenait appuyé le dos contre la porte.Il se remuait, tournait, agitait ses armes, mais ses paupières vacillantes étaient chargées de sommeil.Sa récente visite au monde des rêves et son rappel soudain par le capitaine Hendricks, avaient plongé son cerveau en une sorte d’état léthargique qui le pressait irrésistiblement de retomber dans l’oubli des choses extérieures.Son premier somme avait été comme le premier verre pour l’ivrogne: il sollicitait tous ses appétits vers un second.Aussi ses yeux se fermèrent-ils, malgré une ferme résolution de ne pas céder à la tentation.Pathaway attendit ce moment avec une grande impatience.Mais il savait trop combien la circonspection lui était nécessaire pour agir en imprudent.C’est pourquoi, lorsqu’il jugea que Wiley était bien endormi, il se souleva sur son coude, allongea le pied contre un fagot et brisa quelques branchages.Il en résulta un son sec qui fit tressaillir la sentinelle.Elle se redressa galvaniquement et baîlla.Pathaway reprit aussitôt sa position première, et Jack, ayant une vague idée que tout allait bien, se reprit à ronfler de plus belle.Il n’y a rien que nous désirions tant que le sommeil quand il nous est défendu.Prémuni par cette expérience, le captif prit encore plus de précautions.D’un mouvement aussi rapide que léger, il fut sur ses pieds et se précipita sur Wiley, qui, malheureusement, se rappelait dans ses rêves la menace que lui avait faite le capitaine Hendricks.Pathaway était certain de n’avoir fait aucun bruit; mais quelque chose avertit son geôlier du danger: il bondit comme un automate mu par des ressorts et chercha ses armes, qui étaient tombées à ses côtés.Mais il était trop tard; car, d’une main, Pathaway l’avait saisi à la gorge et renversé avant que Jack eût seulement pu ramasser un pistolet [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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