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.Pendant quelques instants, il se balança d’avant en arrière, comme dans une sorte de pantomime macabre ; puis, telle une bille de roulette sur le point de s’immobiliser sur un numéro, il bascula lentement pardessus la balustrade, tournoya sur lui-même, rata de peu la deuxième plate-forme, mais heurta de la tête la balustrade de la troisième, ce qui accéléra sa chute.Il atterrit avec un bruit sourd sur le toit d’une voiture et resta allongé, une main pendant le long de la vitre du chauffeur, comme s’il lui demandait de stopper.— Alors ? Qu’est-ce que vous attendez ? hurla le chef d’une voix de stentor, qui ajouta aussitôt : Pas vous, Jones ! pas vous !Il se précipita vers sa voiture pour chercher son mégaphone.Tout le monde se mit à bouger en même temps.Les policiers partirent au galop en direction de l’immeuble, comme des fusiliers marins débarquant en zone ennemie.Les deux agents en faction devant la porte cochère se précipitèrent au milieu de la rue pour localiser l’origine du vacarme.— Allumez les projecteurs ! hurla le chef dans son porte-voix.Les deux projecteurs qu’on avait éteints se rallumèrent instantanément, leurs faisceaux lumineux braqués sur le dernier étage de la maison.Un homme de patrouille sortit par la fenêtre sur la petite plateforme et leva les bras.— Attendez, vous autres ! cria-t-il.Faut que je voie le chef ! Où il est, le chef ?— Baissez les lumières, commanda le chef dans son porte-voix.Je suis là.Qu’est-ce qu’il y a ?— Appelez une ambulance.Petersen est blessé…— L’ambulance arrive.— Bien, monsieur.Ne faites monter personne pour le moment…Fossoyeur prit Ed Cercueil par le bras.— Serre les dents, Ed, dit-il.Ta fille est là-haut.Il sentit les muscles d’Ed se durcir sous ses doigts.Le policier reprit :— Nous avons trouvé Pickens, mais un des types du gang des Musulmans a arraché le pistolet de Pete et lui a tiré dessus.Il s’abritait derrière son copain, alors j’ai descendu le copain, mais il a attrapé une des filles qu’étaient là et s’est enfermé avec elle dans la pièce du fond.Il y est en ce moment ; y a pas d’autre issue dans cette turne.Il prétend que la gosse est la fille de l’inspecteur Ed Johnson et menace de lui couper la gorge si vous refusez de lui parler, vous et Fossoyeur Jones.Qu’est-ce que je dois faire ?L’ambulance arrivait ; le chef dut attendre que la sirène se fût lue, pour pouvoir se faire entendre.— Il a toujours le pistolet de Petersen ?— Oui, monsieur, mais le chargeur est vide.— Bien.Ne bouge pas, loi.Nous ferons descendre Petersen par l’échelle d’incendie.Moi, je monte pour voir ce qui se passe.Le visage vitriolé d’Ed Cercueil était hideusement déformé par la peur.16Vous, Johnson, restez là, ordonna le chef.J’emmène Anderson et Jones.— Vous passerez plutôt sur mon corps ! grinça Ed Cercueil.Le chef lui jeta un coup d’œil.— Laissez-le monter avec nous, s’interposa Fossoyeur.— Et moi ? demanda le sergent.Je connais la disposition des lieux.— C’est mon job, dit le lieutenant de la Criminelle.— Nom de nom ! qui est-ce qui commande ici ? beugla le chef.— On n’a pas de temps à perdre, dit Fossoyeur.Ils montèrent tous, en silence, aussi vite qu’ils le purent.Le chef s’approcha de la porte du logement et dit :— Eh bien ! c’est moi, le chef de la police ! Tu vas sortir et tu vas te rendre.Il ne te sera pas fait de mal.— Qu’est-ce qui me prouve que c’est vous, le chef de la police ? demanda une voix pâteuse venant de l’intérieur.— Ouvre la porte et sors, tu verras !— Merde, alors ; vous vous croyez fortiche, peut-être ? Vous êtes le chef, mais, moi, je suis le Cheik.— Bon ! d’accord, t’es un caïd, un vrai.Qu’est-ce que tu veux, au juste ?— Faites-le parler, chuchota Ed Cercueil.Moi, je monte sur le toit.— Qui est avec vous ? demanda brusquement le Cheik.Fossoyeur désigna le sergent et le lieutenant Anderson.— Le lieutenant du district et un sergent, répondit le chef.— Où est Fossoyeur ?— Il arrive.J’ai envoyé quelqu’un le chercher.— Dites aux autres tocards de foutre le camp.On réglera ça entre nous, le Cheik et le chef.— Comment tu sauras qu’ils sont plus là si t’as la trouille de sortir pour t’en rendre compte ?— Bon ! qu’ils restent.M’en fous pas mal ! Et ne croyez pas que j’aie peur.Pourquoi j’aurais peur ? De ma main gauche, je tiens la Fille d’Ed Cercueil par les cheveux et, de ma main droite, j’appuie un couteau bien affûté sur sa gorge.Si vous essayez de me doubler, j’y coupe sa foutue gorge à cette fille de pute.Vous aurez pas le temps d’ouvrir la porte.— D’accord, Cheik, tu nous as possédés, mais tu sais aussi que tu ne peux pas t’en tirer.Tu ferais mieux de sortir de ton plein gré et de te livrer, comme un homme.Je te donne ma parole que tu ne seras pas maltraité.Le policier que tu as blessé n’est pas dans un état grave.Nous n’avons rien d’autre à te reprocher.Tu peux t’en tirer avec cinq ans.Et, si ta conduite est bonne, tu seras de retour dans trois ans.Pourquoi risquer la mort ou la chaise électrique pour le seul plaisir de jouer au caïd pendant quelques instants ?— Cherchez pas à m’endormir avec vos boniments à la gomme ! Vous allez me foutre une inculpation de kidnapping pour vous avoir soulevé votre prisonnier.— Qu’est-ce que tu racontes ? Tu peux le garder, ton prisonnier.Il ne nous intéresse plus.Nous savons que ce n’est pas lui qui a abattu Galen.Son revolver était chargé à blanc.— C’est pas lui, le tueur ?— Non.— Qui l’a tué alors ?— On ne le sait pas encore [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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