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.Ils ne furent pas trop de quatre pour déployer la table d’examen médical, débarrasser Nikolaï de son sous-vêtement de contrôle thermique et l’attacher sur la table.Tout le temps qu’Emma mit à l’ausculter et à examiner son abdomen, il continua à gémir et à tourner la tête d’un côté et de l’autre.— C’est son oreille, dit Luther.Il avait ôté son propre scaphandre et regardait, les yeux ronds, Nikolaï se tortiller comme un ver.— Il a dit qu’il avait quelque chose dans l’oreille.Emma regarda plus attentivement le visage de Nikolaï.La ligne de salive qui partait de son menton et suivait la courbe de sa mâchoire, du côté gauche.Remontait vers son oreille.Une gouttelette d’humidité était visible sur le pavillon de l’oreille.Elle alluma l’otoscope à pile et inséra l’embout dans le conduit auditif de Nikolaï.La première chose qu’elle vit, ce fut du sang.Une gouttelette de sang vermeil, qui brillait à la lumière de l’otoscope.Puis elle observa le tympan.Il était perforé.Au lieu de la lueur de la membrane tympanique, elle vit un trou noir, béant.Barotraumatisme, se dit-elle aussitôt.La décompression subite lui avait-elle crevé le tympan ? Elle examina l’autre tympan.Il était intact.Intriguée, elle éteignit l’otoscope et regarda Luther.— Que s’est-il passé, dehors ?— Je ne sais pas.On faisait une petite pause, tous les deux.On reprenait des forces avant de rentrer.Un instant il allait parfaitement bien, l’instant d’après, c’était la panique.— Je voudrais voir son casque.Elle quitta le module de service russe et retourna dans le local des tenues pressurisées.Elle ouvrit l’écoutille et regarda les deux scaphandres que Luther avait remis à leur place, accrochés à la cloison.— Qu’est-ce que tu fais, Watson ? demanda Griggs qui l’avait suivie.— Je voudrais voir la largeur de la fente.À quelle vitesse le scaphandre s’est décompressé.Elle s’approcha du plus petit scaphandre, étiqueté Rudenko, et ôta le casque.Elle regarda dedans et vit une trace d’humidité collée à la visière fendue.Elle prit un écouvillon dans une de ses poches à fermeture velcro et effleura le fluide.Il était épais, gélatineux.Et bleu-vert.Elle sentit un frisson fort désagréable ramper le long de sa colonne vertébrale.Kenichi était là-dedans, se rappela-t-elle soudain.La nuit de sa mort, nous l’avons trouvé dans ce sas.Il a réussi à le contaminer, d’une façon ou d’une autre.Elle recula brutalement, paniquée, heurtant Griggs au passage.— Dehors ! s’écria-t-elle.Sortez tout de suite !— Qu’y a-t-il ?— Je pense que nous avons une contamination biologique ! Refermez l’écoutille ! Vite !Ils sortirent précipitamment du sas, réintégrèrent le module, refermèrent l’écoutille et la scellèrent hermétiquement.Puis ils se regardèrent.— Vous pensez qu’il y a eu des fuites ? demanda Griggs d’une voix tendue.Emma parcourut le module du regard, à la recherche de gouttelettes flottant en apesanteur.Au premier abord, il n’y avait rien.Puis une ébauche de mouvement, une étincelle révélatrice, parut danser à la limite de son champ de vision.Elle se retourna pour la regarder.Elle avait disparu.Jack était assis à la console de la salle de contrôle de la station orbitale pour les opérations spéciales.Il avait les yeux rivés sur la pendule, sur le mur de face, et il sentait sa tension monter à chaque seconde.Les conversations que lui retransmettaient ses écouteurs évoquaient un nouveau danger.Le dialogue allait staccato alors que les contrôleurs et le directeur de vol de la station spatiale, Woody Ellis, échangeaient des comptes rendus d’état.La salle de contrôle de l’ISS était une version plus petite mais plus spécialisée de la salle de contrôle de la navette.Elle était d’ailleurs construite sur le même modèle et se trouvait dans le même bâtiment.On ne s’y occupait que des opérations concernant la station spatiale.Au cours des trente-six dernières heures, depuis que Discovery avait percuté l’ISS, la fièvre montait dans la salle, avec des épisodes de panique intermittente.Il y avait tellement de gens dans la salle, ils avaient passé tellement d’heures dans une tension croissante que l’air lui-même puait la crise : un mélange d’odeurs de sueur et de café aigre.Nikolaï Rudenko souffrait de problèmes liés à la dépressurisation et avait manifestement besoin d’être évacué.Mais comme il n’y avait qu’un seul canot de sauvetage – le véhicule de rentrée d’urgence de l’équipage –, tout le monde devrait rentrer avec lui.Ce serait une évacuation contrôlée.Pas d’impasses, pas d’erreur.Pas de panique.La NASA avait effectué cette simulation un nombre incalculable de fois, mais il n’y avait jamais eu de véritable évacuation par véhicule de rentrée d’urgence.Pas avec cinq personnes à bord.Pas avec quelqu’un que j’aime à bord.Jack était en sueur, physiquement malade d’angoisse.Il comparait sans cesse l’heure de la pendule à celle qu’indiquait sa propre montre.Tout le monde attendait que la station spatiale arrive à la position voulue de son orbite afin que la séparation du véhicule puisse s’effectuer.Le but était de ramener le véhicule de rentrée d’urgence sur Terre selon la trajectoire la plus directe possible, et vers un terrain d’atterrissage immédiatement accessible au personnel médical.Tout l’équipage aurait besoin d’assistance.Après des semaines passées dans l’espace, ils seraient aussi faibles que des chatons, leurs muscles incapables de les soutenir.Le moment de la séparation approchait.Il leur faudrait vingt-cinq minutes pour s’écarter de la station, faire l’acquisition du signal de guidage GPS, quinze minutes pour initialiser la manœuvre de désorbitation, et une heure pour l’atterrissage.D’ici moins de deux heures, Emma serait de retour sur Terre.D’une façon ou d’une autre.Cette pensée lui avait traversé l’esprit avant qu’il ait le temps de la retenir.Avant qu’il puisse s’empêcher de revoir la terrible image du corps disloqué de Jill Hewitt étalé sur la table d’autopsie.Il serra les poings, s’obligea à ramener son attention sur les données fournies par les capteurs biomédicaux de Nikolaï Rudenko.Le rythme cardiaque était rapide mais régulier ; la tension se maintenait.Allez, allez… Ramenons-les à la maison, maintenant.Il entendit Griggs, à bord de la station, annoncer :— Capcom, mon équipage est à bord du véhicule de rentrée et le sas est fermé.C’est un peu intime, là-dedans, mais quand vous serez parés, ce sera bon pour nous.— Tenez-vous prêt à mettre les gaz, répondit Capcom.— Prêt.— Comment va le malade ?Le cœur de Jack bondit dans sa poitrine lorsque la voix d’Emma se fit entendre sur le circuit, intervenant dans la conversation :— Ses constantes sont stables, mais il est complètement désorienté.Les crépitations se sont déplacées vers son cou et le haut du buste, lui causant un certain inconfort.Je lui ai refait de la morphine.La soudaine dépressurisation avait provoqué des bulles d’air dans les tissus tendres.C’était sans gravité, mais pénible.Ce qui inquiétait le plus Jack, c’était la présence éventuelle de bulles d’air dans le système nerveux.Se pouvait-il que ce soit la raison pour laquelle Nikolaï était désorienté ?— Ils sont go pour la mise à feu, annonça Woody Ellis.Enlevez les joints.— ISS, relaya Capcom, vous êtes go pour…— Attendez ! tonna une voix [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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.Ils ne furent pas trop de quatre pour déployer la table d’examen médical, débarrasser Nikolaï de son sous-vêtement de contrôle thermique et l’attacher sur la table.Tout le temps qu’Emma mit à l’ausculter et à examiner son abdomen, il continua à gémir et à tourner la tête d’un côté et de l’autre.— C’est son oreille, dit Luther.Il avait ôté son propre scaphandre et regardait, les yeux ronds, Nikolaï se tortiller comme un ver.— Il a dit qu’il avait quelque chose dans l’oreille.Emma regarda plus attentivement le visage de Nikolaï.La ligne de salive qui partait de son menton et suivait la courbe de sa mâchoire, du côté gauche.Remontait vers son oreille.Une gouttelette d’humidité était visible sur le pavillon de l’oreille.Elle alluma l’otoscope à pile et inséra l’embout dans le conduit auditif de Nikolaï.La première chose qu’elle vit, ce fut du sang.Une gouttelette de sang vermeil, qui brillait à la lumière de l’otoscope.Puis elle observa le tympan.Il était perforé.Au lieu de la lueur de la membrane tympanique, elle vit un trou noir, béant.Barotraumatisme, se dit-elle aussitôt.La décompression subite lui avait-elle crevé le tympan ? Elle examina l’autre tympan.Il était intact.Intriguée, elle éteignit l’otoscope et regarda Luther.— Que s’est-il passé, dehors ?— Je ne sais pas.On faisait une petite pause, tous les deux.On reprenait des forces avant de rentrer.Un instant il allait parfaitement bien, l’instant d’après, c’était la panique.— Je voudrais voir son casque.Elle quitta le module de service russe et retourna dans le local des tenues pressurisées.Elle ouvrit l’écoutille et regarda les deux scaphandres que Luther avait remis à leur place, accrochés à la cloison.— Qu’est-ce que tu fais, Watson ? demanda Griggs qui l’avait suivie.— Je voudrais voir la largeur de la fente.À quelle vitesse le scaphandre s’est décompressé.Elle s’approcha du plus petit scaphandre, étiqueté Rudenko, et ôta le casque.Elle regarda dedans et vit une trace d’humidité collée à la visière fendue.Elle prit un écouvillon dans une de ses poches à fermeture velcro et effleura le fluide.Il était épais, gélatineux.Et bleu-vert.Elle sentit un frisson fort désagréable ramper le long de sa colonne vertébrale.Kenichi était là-dedans, se rappela-t-elle soudain.La nuit de sa mort, nous l’avons trouvé dans ce sas.Il a réussi à le contaminer, d’une façon ou d’une autre.Elle recula brutalement, paniquée, heurtant Griggs au passage.— Dehors ! s’écria-t-elle.Sortez tout de suite !— Qu’y a-t-il ?— Je pense que nous avons une contamination biologique ! Refermez l’écoutille ! Vite !Ils sortirent précipitamment du sas, réintégrèrent le module, refermèrent l’écoutille et la scellèrent hermétiquement.Puis ils se regardèrent.— Vous pensez qu’il y a eu des fuites ? demanda Griggs d’une voix tendue.Emma parcourut le module du regard, à la recherche de gouttelettes flottant en apesanteur.Au premier abord, il n’y avait rien.Puis une ébauche de mouvement, une étincelle révélatrice, parut danser à la limite de son champ de vision.Elle se retourna pour la regarder.Elle avait disparu.Jack était assis à la console de la salle de contrôle de la station orbitale pour les opérations spéciales.Il avait les yeux rivés sur la pendule, sur le mur de face, et il sentait sa tension monter à chaque seconde.Les conversations que lui retransmettaient ses écouteurs évoquaient un nouveau danger.Le dialogue allait staccato alors que les contrôleurs et le directeur de vol de la station spatiale, Woody Ellis, échangeaient des comptes rendus d’état.La salle de contrôle de l’ISS était une version plus petite mais plus spécialisée de la salle de contrôle de la navette.Elle était d’ailleurs construite sur le même modèle et se trouvait dans le même bâtiment.On ne s’y occupait que des opérations concernant la station spatiale.Au cours des trente-six dernières heures, depuis que Discovery avait percuté l’ISS, la fièvre montait dans la salle, avec des épisodes de panique intermittente.Il y avait tellement de gens dans la salle, ils avaient passé tellement d’heures dans une tension croissante que l’air lui-même puait la crise : un mélange d’odeurs de sueur et de café aigre.Nikolaï Rudenko souffrait de problèmes liés à la dépressurisation et avait manifestement besoin d’être évacué.Mais comme il n’y avait qu’un seul canot de sauvetage – le véhicule de rentrée d’urgence de l’équipage –, tout le monde devrait rentrer avec lui.Ce serait une évacuation contrôlée.Pas d’impasses, pas d’erreur.Pas de panique.La NASA avait effectué cette simulation un nombre incalculable de fois, mais il n’y avait jamais eu de véritable évacuation par véhicule de rentrée d’urgence.Pas avec cinq personnes à bord.Pas avec quelqu’un que j’aime à bord.Jack était en sueur, physiquement malade d’angoisse.Il comparait sans cesse l’heure de la pendule à celle qu’indiquait sa propre montre.Tout le monde attendait que la station spatiale arrive à la position voulue de son orbite afin que la séparation du véhicule puisse s’effectuer.Le but était de ramener le véhicule de rentrée d’urgence sur Terre selon la trajectoire la plus directe possible, et vers un terrain d’atterrissage immédiatement accessible au personnel médical.Tout l’équipage aurait besoin d’assistance.Après des semaines passées dans l’espace, ils seraient aussi faibles que des chatons, leurs muscles incapables de les soutenir.Le moment de la séparation approchait.Il leur faudrait vingt-cinq minutes pour s’écarter de la station, faire l’acquisition du signal de guidage GPS, quinze minutes pour initialiser la manœuvre de désorbitation, et une heure pour l’atterrissage.D’ici moins de deux heures, Emma serait de retour sur Terre.D’une façon ou d’une autre.Cette pensée lui avait traversé l’esprit avant qu’il ait le temps de la retenir.Avant qu’il puisse s’empêcher de revoir la terrible image du corps disloqué de Jill Hewitt étalé sur la table d’autopsie.Il serra les poings, s’obligea à ramener son attention sur les données fournies par les capteurs biomédicaux de Nikolaï Rudenko.Le rythme cardiaque était rapide mais régulier ; la tension se maintenait.Allez, allez… Ramenons-les à la maison, maintenant.Il entendit Griggs, à bord de la station, annoncer :— Capcom, mon équipage est à bord du véhicule de rentrée et le sas est fermé.C’est un peu intime, là-dedans, mais quand vous serez parés, ce sera bon pour nous.— Tenez-vous prêt à mettre les gaz, répondit Capcom.— Prêt.— Comment va le malade ?Le cœur de Jack bondit dans sa poitrine lorsque la voix d’Emma se fit entendre sur le circuit, intervenant dans la conversation :— Ses constantes sont stables, mais il est complètement désorienté.Les crépitations se sont déplacées vers son cou et le haut du buste, lui causant un certain inconfort.Je lui ai refait de la morphine.La soudaine dépressurisation avait provoqué des bulles d’air dans les tissus tendres.C’était sans gravité, mais pénible.Ce qui inquiétait le plus Jack, c’était la présence éventuelle de bulles d’air dans le système nerveux.Se pouvait-il que ce soit la raison pour laquelle Nikolaï était désorienté ?— Ils sont go pour la mise à feu, annonça Woody Ellis.Enlevez les joints.— ISS, relaya Capcom, vous êtes go pour…— Attendez ! tonna une voix [ Pobierz całość w formacie PDF ]